Qui dit pagne tissé dit désormais Mariam Chabi Talata. La vice-présidente du Bénin est parvenue à mettre fièrement en valeur, dans la mémoire collective nationale et internationale, le kanvo local. Pour elle, ce n’est que de cette manière qu’il serait possible de valoriser le ‘’consommons local vestimentaire’’.
Lundi 5 décembre 2022, alors que ministres et autres autorités étatiques ont choisi d’ordinaire de s’endimancher en costume trois pièces, elle autre a préféré rester authentique. A l’image de la statue de l’amazone illuminée en bleu par l’Unicef, en hommage aux enfants notamment toutes les filles du Bénin, ce soir-là, Mariam Chabi Talata s’est vêtue de pagne tissé multicolore. Dans un mélange du blanc, noir et rouge, le bleu dominant raffine l’élégance d’une femme d’Etat qui a du goût pour l’artisanat local.
Pour qui suit la vice-présidente, rien ne devrait étonner relativement à sa manière de s’habiller en toutes circonstances. Que ce soit pour des activités au plan national qu’international, la femme au cœur de la gestion du président Patrice Talon s’habille souvent en pagne tissé. Récemment reçue sur Eden Tv, elle a déclaré : « C’est beau » le tissu béninois, le kanvo africain, a-t-elle ajouté, est « bien fait et naturel ». On comprend donc d’où Mariam Talata tient ce penchant dont elle se dit fière même si, au plan international, certains s’en étonnent.
« C’est un affranchissement pour moi, c’est une libération. C’est une manière d’assumer notre identité et d’amener les autres à découvrir cette identité vestimentaire et à vouloir nous [imiter]. Ils sont nombreux maintenant, quand je vais quelque part, à dire qu’ils veulent de ce tissu », a-t-elle confié. Ainsi, l’objectif visé par la grande chancelière est en orbite. « C’est ma petite contribution à la visibilité de nos artisans et au développement de l’économie locale. Au sommet, il faut qu’à tous les niveaux les gens donnent l’exemple. »
A l’en croire, il est nécessaire que les cadres et leaders politiques ayant un peu de visibilité en fassent autant, montrer ce tissu-là aux autres et leur donner l’envie de vouloir le porter aussi comme les vestes, les pagnes importés de l’Europe, d’Asie de sud-est. Elle souhaite vraiment « que ça prenne » car cela « nourrit les femmes et les hommes et développe l’économie. Ce ne serait pas facile. Personne ne sera obligé d’y aller mais que les gens comprennent que même si c’est un tissu qu’on achète, on enrichit quelqu’un », a martelé Mariam Chabi Talata qui porte par ailleurs des accessoires à savoir des bijoux artisanaux locaux. Elle s’inspire de la tendance du ‘’consommons local vestimentaire’’ instaurée au Burkina Faso par Thomas Sankara avant son assassinat.
Emmanuel M. LOCONON
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