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Boni Yayi: La seule offre sociale des démocrates

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PRESIDENT BONI YAYI
Les démocrates étaient ce weekend à leur tout premier congrès ordinaire depuis que leur parti a vu le jour. Un grand moment de rétrospection après des joutes électorales diverses qui au total leur ont permis de siéger au parlement. C’était l’occasion d’un réaménagement. Une occasion de repositionner les jeunes, de faire un plus, du neuf. Et si les jeunes sont nombreux à avoir été repositionnés, le parti fait du recyclage. Yayi reprend les commandes comme pour rappeler à qui l’aurait oublié que c’est bien lui, Yayi Boni, la seule offre politique du parti politique. Et comme toute bonne offre, il faut le brandir en priorité.
 
Alors que François Bayrou disait que «En démocratie, c'est la force des arguments qui compte. », Les Démocrates eux pensent que c’est la force d’un homme qui compte. Et cet homme, c'est Boni Yayi. Car c’est finalement lui le vrai programme social. Si les Béninois l’entrevoyaient, ils ont eu l’occasion d’en être très sûrs. L’ancien président, en plus d’avoir été un artisan de la naissance du parti dont il «était le président d’honneur, a toujours eu son ombre plané partout dans Les Démocrates. Leurs décisions, leurs choix aux législatives, tout sentait du Yayi.
 
En plus du programme social qu’il est, le parti de l’opposition peut ajouter de nobles idées comme celle de lutte pour un retour de ceux que ses membres appellent les « exilés politiques » sans oublier leur engagement pour la libération du professeur Aïvo et de l’ex-ministre Madougou.  Au-delà de ces réalités qui meublent les discours et les écrits factuels du parti, plus rien. Pas de programme social, pas de programme économique, pas de position environnementale, rien du tout.
 
Les sciences sociales imposent aux partis de se nourrir des idées. Une idéologie politique est « un système prédéfini d'idées politiques et éthiques. Celles-ci consistent en un ensemble d'idées, de principes, de doctrines, de mythes ou de symboles qui forment une vision descriptive du monde et de la société » comme la définit John T. Jost, dans Left and Right. Cherchez dans le discours de l'opposition et deceller l’idéologie centrale. Vous n’en aurez point. Et c’est bien là l’échec qui fait le canapé de l’ancien chef d’État à la tête du parti.
 
Certes, Les Démocrates ne sont pas seuls à souffrir de transparence dans leurs projections qu’ils vendent aux Béninois. Tous les partis sont fouettés par ces carences. Du Bloc Républicain en passant par Moele-Bénin jusqu’à l’Union Progressiste le Renouveau, les mêmes incertitudes sur les engagements idéologiques sont là, imperturbables.
 
Quand les crises secouent la sous-région et interrogent sur l’avenir de la CEDEAO, quand les relations Bénino-Nigériennes se brouillent, quand partout les pensées vont à l’énergie et vers un nationalisme et vers les blocs BRICS – occident, les Béninois auraient voulu savoir l’offre de leurs partis. Mais hélas, l’offre idéologique aura déserté au profit des hommes, Yayi pour les démocrates et Talon pour les partis de la mouvance.
 
Pourtant, pour une opposition, les idées sont nourricières. Une alternative se lit plus clairement avec un bon projet social, pas avec des manifestes de revanche comme semble ce qui transparait chez les démocrates. Car en définitive, au-delà de surfer sur les attentes, la souffrance, bien trop devin qui dira ce qu’est le parti Les Démocrates et qui voit clairement ce que le parti projette pour le pays et qui tranche d’avec la gestion en cours. Et tant que les idées ne gagneront pas, les hommes vont toujours meubler le contenu de nos offres politiques.

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