Le parti de l’opposition Les Démocrates était à son premier congrès ordinaire du 14 au 15 octobre 2023 à Parakou. Cette formation s’active à mieux amorcer les élections de 2026. Pour faire face aux grands enjeux, il faut les grands hommes. Ainsi, les militants ont décidé au terme du congrès de confier la direction du parti à l’ancien Chef d’État Boni Yayi.
Il préside une coordination nationale de 89 membres dont quatre femmes. Depuis, chacun y va de ses arguments. Pour taire les polémiques qui s’enflent, le premier secrétaire à la communication, Guy Dosou Mitokpe a effectué une sortie médiatique. Au cours de son entretien sur la station de radiodiffusion Bip Fm, docteur Guy Dosou Mitokpe a pris la défense de son président en expliquant les motivations des militants qui ont voulu lui confier cette tâche. Il est également revenu sur les enjeux de 2026 pour lesquels le parti Les Démocrates s’active pour une alternance au sommet de l’État.
Docteur Guy Dosou Mitokpe, Boni Yayi à la tête du parti Les Démocrates, dites-nous comment se sont passées mes tractations
Comme toute entité qui a de la vie en elle, comme toute association vivante, il y a parfois beaucoup de conciliabules, il y a beaucoup d’intérêts, des choses qui sont parfois inhérentes à la vie des associations. Mais ici, ils s'avèrent que nos populations, les responsables du parti et même les militants, les sympathisants ont bien souhaité que le président Boni Yayi se consente à nouveau le sacrifice et qu'il prenne la tête du parti.
Le parti change de main. L'ex-président Éric Houndété est débarqué. Vous lui reprochez des choses ?
C'est vous qui qualifiez ce qui s'est passé de débarquement. Le désormais premier vice-président Houndété n'a pas été débarqué. Je ne vois pas cela comme un désaveu. Les militants ont bien voulu demander au président Boni Yayi de consentir à nouveau le sacrifice et d'être le premier responsable de notre parti politique. Ce n'est pas une première dans le monde. En Côte d'Ivoire, Monsieur Henri Konan Bédié jusqu'à la fin de ses jours était demeuré le président du parti PDCI-RDA. Quand je quitte le continent africain, du côté des démocrates, aux États-Unis, le président Barack Obama continue d'être très actif politiquement. Le président Yayi et bien quand il était président d'honneur était actif et puis il était très volontaire. Il a travaillé pour le compte du parti et pour le compte du pays. Aussi bien les responsables du parti, les militants, les sympathisants du parti Les Démocrates ont tous souhaité que la configuration que vous avez remarquée puisse être celle que nous désirons.
Ce changement de main n'est pas la matérialisation d'une crise de confiance ?
Non ! C'est vous qui qualifiez, c'est vous qui analysez. Nous, nous continuons de croire que nous sommes dans notre dynamique. Le vice-président Éric Houndété et tous les autres responsables demeurent dans la même dynamique. Lorsque la proclamation a été faite, c'était une clameur générale. Il n'y a pas eu de récriminations, il n'y a pas eu de contestation. Cette clameur était le signe quand même du fait que nous nous sommes entendus. Et nous avons décidé d'aller de l'avant.
Qu'est-ce qu'il en dit, l'ex-président du parti ?
Le président Houndété est désormais dans la dynamique de tous les autres responsables du parti. Il n'y a pas de fixation à faire sur lui. Il y a que nous avons demandé à ce que nous puissions revoir un peu les choses entre nous afin que nous puissions regarder désormais dans un même sens et que les attentes des populations, celles de nos militants, nous puissions tout faire pour les rassurer
Qu'est-ce qui va changer avec Boni Yayi à la tête du parti ?
Ce que vous devez pouvoir retenir est que nous allons continuer ce que nous avons déjà entamé. C'est-à dire travailler afin que nos populations puissent trouver des solutions aux difficultés auxquelles elles font face pratiquement tous les jours. La première des difficultés est que nous puissions travailler à restaurer l'image de notre pays sur le plan démocratique. Il l'a dit dans ses mots de fin. Notre pays depuis bientôt dix ans est en difficulté sur le plan démocratique, sur le plan politique. Naturellement, ces domaines ont des incidences sur les autres domaines comme l'économie, sociales et tout le reste. Il y a eu les élections de 2019. Ce qu'ils ont qualité d'élection en 2020, en 2021 ce n’est pas plaisant. C'est difficilement que le parti Les Démocrates a pu participer aux élections législatives de 2023. Donc pour nous, le président Boni Yayi à la tête du parti aujourd'hui, nous allons travailler davantage à ce que notre pays puisse retrouver ses lettres de noblesse sur le plan démocratique.Ensuite, les autres problèmes qui découlent du déficit de démocratie, c'est-à-dire les problèmes économiques et tout le reste, nous ferons des propositions afin que l'alternance puisse être une réalité en 2026.
Quelle sera la suite après ce congrès ?
Nous avons émis des réserves, nous avons dit que c'est possible que d'ici à six mois, nous puissions aller à un nouveau congrès extraordinaire. Ce ne sont que des propositions. Et on espère bien que d'ici à six mois, il n'y aura pas de difficultés qui vont nous conduire à un congrès extraordinaire. Le cas échéant, nous avons déjà un bloc unifié. Nous sommes déjà un parti politique qui fonctionne comme cela se doit. Partant de ces faits, je crois qu'il n'y a aucun problème. Les jours qui viennent nous animeront la vie politique de notre pays comme les textes nous le confèrent.
Tout pourrait-être remis en cause. Boni Yayi pourrait remettre son poste de président en jeu ?
On n’est pas encore dans six mois. C'est une perspective. Attendons, d'ici à six mois, on avisera.
Quelles sont les ambitions politiques du président Boni Yayi en prenant la tête du parti ?
De la même manière où j'ai trouvé qu'il ne fallait pas faire de fixation sur le premier vice-président Éric Houndété, je trouve aussi qu'il ne faut pas faire de fixation sur le président Boni Yayi. Nous sommes un parti politique. Il faut désormais faire l'effort de faire les fixations sur le parti Les Démocrates.
Nous avons entamé des choses. Nous sommes dans la continuité de ces choses. Il n'y a pas de problème par rapport à notre fonctionnement. Permettez que je le dise ainsi. Les oiseaux de mauvais augures qui avaient prédit l'apocalypse au terme de ce congrès. Ce qui n'a pas eu lieu. Au terme de ce congrès, nous sortons renforcés, unis, galvanisés pour 2026. Le parti travaillera. Nous ferons l'effort afin que les structures puissent se poursuivre, que l'organisation puisse être de plus parfaite plus que ce que nous avions. Nous mettrons tout en œuvre afin de pouvoir mériter davantage la confiance des Béninois et que 2026 puisse être l'année de changement tant souhaité par nos populations, les populations béninoises.
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