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Journée Mondiale du pain : Le pain béninois est sain, selon Anselme Aguemon de l’ANAPEB-Bénin

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Anselme Aguemon, Président de l’ANAPEB-Bénin
La Fédération internationale des boulangers a décrété ce 16 octobre la Journée Mondiale du pain. L’évènement est célébré chaque année dans le but de célébrer l’histoire et l’avenir du pain. Selon les initiateurs, cette journée permet le partage entre acteurs du domaine et des échanges de point de vue sur les matières premières de nombreuses variétés de pain.
 
Le pain résulte d’un long cheminement agricole, technologique et gastronomique. Pour mieux faire comprendre le secteur au Bénin, Anselme Aguemon, Président de l’Association Nationale des Promoteurs et Exploitants de Boulangerie et de Pâtisserie du Bénin (ANAPEB-Bénin) a été reçu en entretien sur radio Sedohoun. En voici l’intégralité.
 
 
Le pain, qu'est-ce qu’il est devenu sous nos cieux ?
 
Le pain ! Le pain ça va. Ça peut aller
 
La page des polémiques autour de son poids est définitivement tournée ?
 
Nous devons mieux expliquer les choses pour que les consommateurs puissent comprendre. Le poids du pain, c'est 160 grammes, le pain ordinaire que nous vendons. Et le prix en gros est de 112f. C'est l'arrêté de 2008 qui l'a fixé et le prix du consommateur est à 125f. Les problèmes que nous rencontrons aujourd'hui, c'est d'abord par rapport à l'arrêté de 2008 (les dispositions de l'arrêté 2008 n°0052/Mic/Dc/Dgci/Dpci portant fixation des poids et prix du pain en République du Bénin fixent le prix du pain en gros à 112 Fcfa et à 125 Fcfa au consommateur final). De 2008 à 2023, ça fait déjà 16 ans. Tant d'années se sont écoulées et tous les produits et toutes les matières premières que nous utilisons ont connues assez d'augmentation.
 
Aujourd'hui, je ne pourrai pas tout en étant Président de l’Association Nationale des Promoteurs et Exploitants de Boulangerie et de Pâtisserie du Bénin (ANAPEB-Bénin), je ne pourrai pas dire que le poids est totalement respecté parce qu'à des moments donnés, nous comprenons les dirigeants s'ils ne veulent pas augmenter le prix du pain. Entre-temps, quand nous avons sonné, ils ont compris. Et on nous a soustrait la TVA. Nous bénéficions d'une remise sur la TVA. On ne payait plus la TVA. Malgré cela, le coût de la farine, nous n'arrivons toujours pas à le supporter. Aujourd'hui, je puis vous dire que le prix a baissé un peu et ceci à cause de l'accalmie dans la tension dans la situation entre l'Ukraine et la Russie.
 
Par endroit, la qualité nutritive et les conditions sanitaires et hygiéniques de la fabrication posent toujours un problème.
 
Depuis le 3 octobre 2023, on est passé dans tous les départements pour faire un travail dans ce sens. Nous avons sollicité et obtenu du gouvernement à travers le ministère de la Santé des agents assermentés pour sensibiliser les chefs d'entreprise (les boulangers) sur les conditions sanitaires de travail. Après cette tournée, je puis vous dire que les pratiques vont changer d'ici à un mois deux mois dans ce sens en ce qui concerne le comportement de nos camarades boulangers. Donc A ce niveau, je crois que nous avons déjà pris nos responsabilités.
Nous sommes en train de faire l'essentiel qu'un changement dans le domaine. Je peux déjà vous rassurer que vous allez constater un changement positif chez nos camarades.
 
Vous prenez la défense de vos pairs. Ils ne violent point allègrement les principes élémentaires de préparation
 
Je prends la défense parce que j'ai suivi avec les membres du bureau de l'ANAPEB, nous avons suivi de bout en bout le travail qui est fait dans tous les départements. Ce que j'ai entendu, ce que j'ai vu et les promesses qui ont été faites, je peux déjà prendre la défense de mes camarades pour vous rassurer. Si les comportements changent, il n'y a pas de souci. Mais si les comportements ne changent pas, c'est nous-mêmes qui allons travailler avec tous les corps de contrôle pour qu'on puisse les mettre aux pas. Avec cet accord, je peux déjà largement prendre leur défense.
 
Le contrôle de l'État est pérenne sur le terrain
 
Absolument ! L’État fait déjà le contrôle. Mais nous aussi, nous allons désormais appuyer le contrôle de l'État. C'est l'autre message véhiculé au cours de cette tournée de sensibilisation et de formation.
 
 
Vous est-il arrivé d'inviter le client à la cuisson du pain pour connaître la réalité ?
 
 
C'est une idée pour leur montrer comment nous préparons jusqu'à la fin de la cuisson pour qu'ils puissent comprendre ce que nous faisons aussi à l'interne pour rendre le pain disponible. Je prends ce projet à bras-le-corps.
 
Le pain de la mort est-il toujours livré ?
 
 
Cette affaire de produits toxiques utilisés par nos camarades a été brossée dans la formation. Je prends toujours la défense des boulangers. Ce n'est pas tout le monde qui utilise les produits toxiques. Je l'affirme de cette façon. Nous avons fait des démarches envers les autorités en sourdine pour que tous ceux qui font usage de ces pratiques soient dénoncés et démasqués. Je pense que ce travail a été fait. Nous avons eu des camarades qui se sont retrouvés en prison. Nous avons connu des boulangeries qui ont été fermées. Nous sommes là pour lutter extrêmement contre cette pratique. Je vous donne la garantie que l'utilisation des produits toxiques va disparaître de nos habitudes.
 
 
Jusqu'à quand les consommateurs finaux prendront la baguette du pain à 125f CFA ?
 
 
La baguette de pain pour nous n'est pas à 150f. Mais le pain bâtard de 160 grammes, la baguette est à 125f. Je ne pense pas qu’à l'heure où je vous parle qu'il y ait encore un pain ou un promoteur qui soit en train de vendre son pain à 150f aux consommateurs.
 
 
Que souhaitez-vous à la journée mondiale du pain ?
 
 
Je ne peux que souhaiter d'abord au président de la République de revoir notre situation. Parce que qu'on le veuille ou non, nous ne sommes pas encore dans la zone de confort. Tout le monde estime aujourd'hui que le pain est un produit sensible donc ce n'est pas facile pour quelqu'un de mettre ou d'augmenter le prix. Quand c'est comme ça, il vaut mieux que tout le monde se donne la main pour qu'on puisse avoir le juste milieu. À l'endroit des consommateurs, je suis venu les rassurer que nous sommes là pour eux. Après tout, nous sommes également des consommateurs. Nous avons des enfants dans les écoles. Nous avons des parents consommateurs de ce produit. Alors, nous allons nous tromper en pensant que si les gens produisent de faux pains, cela ne va pas nous concerner. Ce serait vraiment absurde de penser que nous ne sommes pas concernés. Nous sommes véritablement concernés. Je les rassure que nous sommes en train de travailler d'arrache-pied avec toute la composition jusqu'à la distribuer pour qu'on puisse avoir le bon pain. N'oublions pas que quand nous produisons, même si nous avons du bon pain, nous devons nous préoccuper des conditions de distribution pour rassurer le consommateur.

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