En Afrique de l’Ouest, le projet de création d’une nouvelle monnaie, l’Eco, fait toujours débat. L’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb) prépare une conférence sur la question. L’événement aura lieu le 6 décembre 2023 au palais des congrès de Cotonou. Les analyses porteront à cet effet sur l’indépendance du FCFA et son intégration à l’Eco.
Le FCFA peut-il être indépendant et s’intégrer à l’Eco, la future monnaie commune de la CEDEAO ? Cette question trouvera sans doute des réponses dans les semaines à venir à l’occasion d’une conférence organisée par l’Ansalb. Les spécialistes tenteront de trouver des approches dont la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDAO) aura besoin pour mener à bien son projet de créer une monnaie unique dans l’espace, qui peine à se concrétiser.
Le professeur ivoirien Mamadou Koulibaly se chargera de prononcer cette conférence axée sur cinq questions essentielles. Parti de la notion de l’indépendance monétaire, il analysera le cas du FCFA avant d’aborder comment cette monnaie peut être intégrée à l’Eco. Du reste, il s’agit de faire l’autopsie de la souveraineté monétaire de l’Afrique de l’Ouest où les contestations populaires riment désormais avec des manifestations d’Africains de la zone franc majoritairement remontés contre le système français postcolonial.
« L’enjeu majeur de la question posée par cette conférence va au-delà de la CEDEAO et de l’Eco et ramène à la question de la souveraineté monétaire et à la pertinence des règles du jeu économique, politiques, monétaires et financières autour du FCFA. Cet enjeu soulève la question de fond qui est celle du principe démocratique dans la gestion des Etats africains utilisateurs du FCFA », annonce l’Ansalb dans sa présentation de la conférence.
Il faut remarquer que la conférence en vue intervient dans un contexte de sanctions prises contre des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Ce sont des nations dont les dirigeants ont été évincés par un coup d’Etat, ce qui a valu des mesures économiques drastiques de l’UEMOA et de la CEDEAO. Ces dernières subissent dès lors toutes les critiques quant à leur légitimité.
Un mot sur le professeur Mamadou Koulibaly
C’est lui que l’Académie a sollicité pour donner la conférence. Mamadou Koulibaly est un professeur d’économie originaire de la Côte d’Ivoire. Ancien ministre du budget, de l’économie et des finances, il a présidé le parlement ivoirien entre 2001 et 2011. Avant de devenir enseignant-chercheur, Koulibaly a étudié à l’université d’Aix-Marseille III.
L’agrégé d’économie est auteur de plusieurs ouvrages avec comme point commun la liberté de l’Afrique. Au nombre de la dizaine de publications à son actif, on compte « La souveraineté monétaire des pays africains » (2009). Son choix pour prononcer la conférence de l’Ansalb ne relève donc pas du hasard. Il maîtrise certainement mieux les enjeux de la monnaie commune en Afrique de l’Ouest.
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